Pourquoi n’attrapons-nous que 6 des 170 espèces de la Mer du Nord ?

Quels poissons peut-on pêcher à Dunkerque en surfcasting ?

La mer du Nord regorge de poissons. Près de 170 espèces sont recensées dont des requins, roussettes, raies et nombreux poissons plats, gadidés, anguilles, saumons… Et pourtant nous peinons à attraper autre chose que du flet, bar, limande, sole et merlan…

Pourquoi attrapons-nous toujours les mêmes espèces alors qu’il y en a tant ?

Les poissons de la mer du Nord ont des régimes alimentaires et des modes de vie bien différents. Certains poissons évoluent en surface, d’autres en profondeur ; certains se nourrissent de vers marins, tandis que d’autres plutôt de crabes ou de poissons. Voici 8 explications permettant de comprendre pourquoi nous n’en attrapons qu’une infime partie en surfcasting depuis les plages et digues.

1/ L’appât

Le surfcasting à Dunkerque se pratique essentiellement en utilisant des vers marins comme appâts. L’appât roi étant la grosse arénicole, aussi appelée « vers de côte » ou vers de sable ».

Arénicole ou vers de côte.

De cette manière, une partie des poissons est déjà mise de côté et notamment tous ceux qui se nourrissent de chair de poissons. C’est par exemple le cas de la raie ou du turbot, des poissons qui ne sont pourtant pas rares à Dunkerque comme en témoignent les captures de poissons des professionnels au filet. D’autres espèces comme le mulet par exemple, sont très fine bouche, et se pêchent avec des appâts très spécifiques. Le mulet ne s’attrape presque exclusivement qu’avec de la néréïde rouge, appelée aussi commercialement « demi-dure ». Vous l’aurez donc compris, pour attraper certaines espèces, il convient de sortir du conventionnel…

Néréïdes rouges ou demi-dures.

2/ La densité de poissons

Le second facteur est la densité de poissons de chaque espèce. Certaines dominent comme le flet par exemple, présent toute l’année. D’autres espèces sont aussi présentes en nombre, mais de manière plus saisonnière. C’est notamment le cas du merlan et de la limande en hiver, ou du bar et du mulet en été. Il est donc bien plus probable que ces poissons trouvent votre appâts avant une autre espèce lorsqu’ils ont élu domicile sur notre littoral.

3/ Le lieu de pêche

Chaque espèce à son mode de vie, et son son terrain de jeu. Les poissons plats aiment les fonds sablo-vaseux, tandis que d’autres poissons comme le bar, le tacaud, l’anguille ou encore la morue préfèrent les abords des zones rocheuses, riches en nourriture de type crabes ou petits poissons. Les épaves, les abords des digues / jetées / quais (exemple jetée de St Pol ou jetée de Malo), ou encore les enrochements artificiels comme les brise-lames de Malo sont en effet de précieux garde-mangers. Il est donc plus difficile de prendre ces espèces dès lors que l’on s’en éloigne.

4/ La profondeur

La profondeur des fonds joue aussi un rôle important sur le poisson. Certaines espèces préfèrent les trous ou passes, tandis que d’autres préfèrent les zones moins profondes. Le carrelet, le tacaud, et la morue sont des poissons de fond, que l’on n’attrape que très rarement du bord. Ils ne sont en revanche pas rares lors d’une sortie de pêche en mer à Dunkerque en bateau. Le maquereau aime aussi la profondeur, même si parfois il se trouve en surface traquant les petits alevins. On ne le prend quasiment jamais depuis la plage, les fonds n’étant pas suffisants.

5/ Les conditions météo

Les conditions météo sont un facteur clé pour la présence de certaines espèces. En effet, pêcher par mer plate ou par mer houleuse ne donne pas les mêmes résultats. La houle éloigne les petits poissons, et seuls les prédateurs restent aux abords des rouleaux à l’affut des la nourriture déterrée par la houle. Bien souvent, on ne trouve que le bar et le mulet dans la houle à Dunkerque. Le mulet se trouvant généralement dans les premiers mètres de l’écume, dans très peu d’eau. Retrouvez ici quels sont les meilleurs vents pour pêcher à Dunkerque ?

6/ Les phénomènes naturels

Des phénomènes naturels sont aussi responsables de la présence plus ou moins dense de certaines espèces de poissons. Le courant majeur qui réchauffe les côtes de l’Europe de l’ouest est appelé le Gulf Stream. Il s’agit d’un courant océanique prenant sa source au niveau de la Floride et des Bahamas, et qui se répand dans l’océan Atlantique en direction du Groenland… Le réchauffement des eaux entraine également de nombreux changements, avec des espèces du sud que l’on commence à voir apparaitre dans nos eaux du Nord.

Courant du Gulf Stream ou dérive Atlantique Nord.

7/ L’activité humaine

Certaines espèces de poissons ont profité de l’activité humaine pour faire leur apparition sur nos côtes du Nord, c’est notamment le cas de la dorade royale. Élevée à Gravelines dans une eau réchauffée par les eaux servant aux refroidissement de la centrale nucléaire de Gravelines, la dorade royale est particulièrement présente dans le courant de sortie appelé « les eaux chaudes ». Sa présence à cet endroit est sans doute en lien avec son élevage tout proche… En effet, l’eau servant au refroidissement de la centrale est rejetée avec une température de 12°C supplémentaires par rapport au moment où elle est pompée. Une aubaine pour ce poisson initialement très présent en méditerranée…

Rejet des eaux chaudes de la centrale de Gravelines, source Aquanord.

8/ La surpêche

La surpêche est hélas un triste constat sur certaines espèces, dont les stocks ne font que diminuer d’année en année. La pression de pêche étant supérieure à la capacité de reproduction de certaines espèces, celles-ci peinent à se reproduire suffisamment et leur quantité diminue drastiquement. C’est le cas de l’anguille, ou de la morue par exemple, dont les stocks ne cessent de diminuer. Leur reproduction n’est pas suffisante, d’autant que leur croissance est plus lente que d’autres espèces (l’anguille notamment).

A l’inverse, d’autres espèces se reproduisent beaucoup plus vite comme la sole. Même si la sole est fortement pêchée dans le Nord de la France, sa reproduction reste très forte et permet de compenser la pression de pêche. Elle se prend d’ailleurs très fréquemment en surfcasting les soirées d’été à marée basse.

Quelles espèces ?

La mer du Nord rassemble près de 170 espèces de poissons, dont voici les principales que l’on peut espérer pêcher du bord à Dunkerque.

Les 3 espèces les plus fréquentes en été :

  • Le bar (42 cm)
  • La sole (25 cm)
  • Le mulet (30 cm)

Les 2 espèces les plus fréquentes en hiver :

  • Le merlan (27 cm)
  • La limande (20 cm)

L’espèce présente toute l’année :

  • Le flet (20 cm)

Les autres espèces moins fréquentes :

  • Alose 30 cm
  • Anguille
  • Barbue 30 cm
  • Cabillaud (Morue) 42 cm
  • Chinchard 15 cm
  • Dorade grise 23 cm
  • Dorade royale 23 cm
  • Hareng 20 cm
  • Lieu jaune 30 cm
  • Limande sole 25 cm
  • Lotte 50 cm
  • Maquereaux Mer du Nord 30 cm / Manche et Atlantique 20 cm
  • Merlu 27 cm
  • Mostelles 30 cm
  • Orphies 30 cm
  • Carrelet 27 cm
  • Rouget barbet 15 cm
  • Rouget grondin
  • Saumon 50 cm
  • Truite de mer 35 cm
  • Turbot 30 cm
  • Vive

Retrouvez où pêcher à Dunkerque et environs, les meilleurs vents pour pêcher à Dunkerque, comment récolter et conserver ses appâts à Dunkerque, ainsi que toute la réglementation pour la pêche de loisirs en bord de mer.

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